EXPOSITION [Commissariat] /// Silent Faces /// Galerie 22,48m² [Paris]

esercito

Giulia Andreani
Morgane Denzler
Sandra Lorenzi
Leopoldo Mazzoleni
Erwan Venn
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SILENT FACES
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10 janvier – 8 mars 2014
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curator : Julie Crenn

A thought that never changes

Remains a stupid lie

It’s always been just the same

No hearing, nor breathing

No movement, no calling

Just silence.

New Order – Your Silent Face [Power, Corruption & Lies – 1983).

 Depuis la naissance jusqu’aux derniers jours de nos vies, nous compilons, conservons, classons et cachons précieusement les traces de notre passage. Vaines, mais vitales, ces archives personnelles et intimes racontent notre propre histoire : journaux, photographies, lettres, cartes postales, objets fétiches, livres. Elles nourrissent des albums, des boîtes, des disques durs, des cédéroms. Il nous faut absolument préserver et enregistrer ces documents qui finalement seront les témoins subsistants de notre histoire. Ils confèrent une matérialité et une réalité tangible à notre mémoire.

De nombreux artistes travaillent à partir d’archives. Les leurs, mais aussi à partir des souvenirs de leurs familles, d’inconnus, les nôtres. Pour qu’elles ne disparaissent pas totalement, ils souhaitent leur rendre une visibilité. Il s’agit alors d’ouvrir les livres, les boîtes, les écrans et tous les contenants qui doivent protéger nos archives du temps, pour les passer au filtre de l’art et les présenter sous un nouveau jour. Par la peinture, le découpage, le dessin et la sculpture, les artistes procèdent à une véritable traduction des images et des mots. Grâce à eux, nous découvrons l’existence d’une photographie d’un groupe de soldats italiens, de cartes postales rédigées pendant la Première Guerre Mondiale, de photographies anonymes chinées sur un marché à Beyrouth, d’une boîte de photographies en noir et blanc trouvée chez une tante, d’images récoltées dans des fonds d’archives, sur Internet ou au fil des pages de livres d’Histoire. Ces documents ont chacun subi le passage d’une appropriation qui leur offre une nouvelle histoire et une nouvelle destinée. L’appropriation permet l’introduction non seulement d’une distance par rapport à l’objet mais aussi d’une dimension critique et révélatrice. Giulia Andreani, Morgane Denzler, Sandra Lorenzi, Leopoldo Mazzoleni et Erwan Venn participent alors à la construction ou la reconstruction de récits liés à une histoire personnelle et/ou collective. Alors que certains sont à la recherche d’une vérité, d’un éclairage sur une histoire spécifique, d’autres s’emparent des images et du texte pour générer de nouveaux récits. (Julie Crenn)
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Since birth until our last days we carefully arrange, store, classify or conceal the traces of our lives. Vain, yet vital, these personal and intimate archives reveal our own history: diaries, photographs, letters, postcards, fetish objects, books. These are documents that fill albums and boxes, hard drives and CD-ROMS, and we absolutely need to preserve and save them, as they’ll be the only ones to bear witness to our history, conferring substance and a tangible reality to our memories.Many artists work with archives. They may be related to their own lives, to their families, to strangers, or to the lives that are ours. To prevent them from outright disappearance, they aim to give them visibility. It’s than a matter of opening books and boxes, screens and archival storage devices in order to run them through the filter of art and show them in a new light. Through paintings, cut-outs, drawings and sculptures, the artists proceed to an actual translation of images and words. Thanks to them, we get to see a photograph of a group of Italian soldiers, postcards written during World War I, anonymous photographs found at a market in Beirut, a box of black and white photographs collected by someone’s aunt, pictures gathered from archival collections, from the internet, or from history books. These documents have each gone through a process of appropriation that offers them a new history and a new destiny. The process of appropriation allows for the introduction, not only of a degree of distance towards the material, but also of a critical and revealing dimension. Giulia Andreani, Morgane Denzler, Sandra Lorenzi, Leopoldo Mazzoleni and Erwan Venn take part in the construction, or reconstruction, of narratives that are linked to a personal and/or collective history. While some are looking for a truth or a new understanding of a specific story, others use images and texts to generate new narratives.
(Julie Crenn, translation FRANK’S)

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LES ARTISTES /

+ Giulia Andreani

Peintre et historienne de l’art, Giulia Andreani (née en 1985, à Mestre, Italie) allie avec pertinence histoires et images. Depuis quelques années, elle constitue ce qu’elle nomme son « atlas », formé d’images glanées sur Internet, mais aussi de stills extraits de films italiens qui ont marqué le Néoréalisme Rose, de photographies d’archives de presse et d’autres images récupérées ou chinées. Plus étonnant, elle puise son inspiration dans la création moderne et contemporaine. Des images et des œuvres qu’elle réinterprète avec toujours une même palette chromatique, bleutée, grisée. Elle jongle entre figuration, flou, coulures délicates et effacements volontaires. Ses peintures recèlent ainsi de messages à décoder, de personnages à décrypter. Elles favorisent des associations culturelles, politiques, économiques induisant une critique acerbe de notre société.

Plus d’informations / http://giuliaandreani.blogspot.fr/

If I fail he dies, 2011, acrylique sur toile, 114 x 144 cm

If I fail he dies, 2011, acrylique sur toile, 114 x 144 cm

+ Morgane Denzler

Le travail photographique de Morgane Denzler (née en 1986, à Maisons-Laffitte) repose sur une réflexion sur l’histoire et la mémoire d’un lieu, d’un pays, d’une personne, d’un groupe. Elle part à la rencontre de paysages et de gens qui vont nourrir ses projets. À Beyrouth, elle chine des photographies sur un marché. Au départ, elle ne sait rien de ces images anonymes et silencieuses. Puis, elle réalise qu’elle est en train de constituer une collection de photographies pillées, arrachées à des familles libanaises. Qui sont ces gens ? Où se passent ces scènes ? Que veulent dire ces images ? L’artiste entreprend une investigation pour retrouver l’histoire de ces individus tombés dans l’oubli. Ses recherches se révélant infructueuses, elle choisit alors de contourner « la vérité » en s’entretenant avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. De nouvelles vérités éclosent, une reconstruction s’opère à travers la parole et l’image-puzzle.

Plus d’informations / http://www.morganedenzler.com/

Ceux qui restent, 2012

Ceux qui restent, 2012

+ Sandra Lorenzi

Les œuvres de Sandra Lorenzi (née en 1983, à Nice) découlent de questionnements philosophiques liés au corps, au temps et à l’espace. Elle crée des espaces de réflexion, d’initiation et d’expérimentation qui apparaissent comme le prolongement de ses questions. Collectio (2012- in progress) est une pièce évolutive, une collection de cartes postales rédigées et postées pendant la Première Guerre Mondiale. Des cartes trouvées sur des brocantes, que l’artiste lit avec attention, émotion, puis censure de manière froide et automatique. Recto : elle prélève toute forme d’iconographie renvoyant à la guerre (armes, bâtiments éventrés, ruines, individus blessés etc.). Verso : elle extrait les mots et les phrases faisant référence au conflit en cours (descriptions précises, blessures, opinions etc.). D’un simple coup de ciseaux, l’artiste gomme la violence et la dureté de la guerre. Elle engendre ainsi une réflexion sur la construction de l’Histoire (« que reste-t-il ? »), la recomposition de la mémoire et notre relation au temps.

Plus d’informations / http://www.sandralorenzi.com/

Collectio

Collectio

+ Leopoldo Mazzoleni

 Depuis 2011, Leopoldo Mazzoleni (né en 1953, à Catane) travaille à partir d’une photographie. Une image, petit format, en noir et blanc, présentant un groupe de soldats italiens. Elle date de la Première Guerre Mondiale. Au milieu de ces hommes en uniforme, se trouve le père de sa compagne. Un homme, dont le corps et l’histoire se fondent dans le groupe. L’artiste s’emploie alors à révéler l’individu en extrayant les détails, témoins d’une individualité : les mains, les visages, les pieds, les corps. Tout ce qui, en dehors du vêtement commun, participe à la différence. Il procède à plusieurs interventions : dessinées et filmées. De manière quasi obsessive, il crayonne au stylo Bic les détails détourés de l’image. En désolidarisant les hommes, Leopoldo Mazzoleni, souhaite mettre en lumière les histoires individuelles noyées au sein d’une image qui, elle, traite d’une histoire, celle d’une guerre.

Plus d’informations / http://www.2248m2.com/2012/03/leopoldo-mazzoleni.html

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+ Erwan Venn

 L’ensemble de la pratique artistique d’Erwan Venn (né en 1967, à Rennes) repose sur une exploration mémorielle et sensible. Pour cela il questionne son éducation, ses fondations, ses références, tous les ingrédients d’une construction personnelle, intime. La série Headless est née d’une volonté de l’artiste d’entreprendre une archéologie familiale pour en décrypter les mécanismes idéologiques, ainsi que leurs inévitables incidences sur sa propre vie. Suite au décès d’une tante, il récupère une boite de négatifs, il les rassemble et les laisse de côté. Plus tard, il découvre un document daté de 1940 où il apprend que son grand-père a collaboré avec l’Allemagne nazie en vendant du vin aux soldats allemands installés en Bretagne. Un document à la fois terrifiant et déclencheur d’une recherche plus approfondie. Erwan Venn revient vers les négatifs photographiques, il les scrute avec attention, décode les indices (lieux, identités, évènements) et retrace ainsi le parcours de son grand-père.

Plus d’informations / http://www.erwanvenn.net/

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DOSSIER PRESSE /// DP26
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Informations / http://www.2248m2.com/2013/08/giulia-andreani-morgane-denzler-sandra.html
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Sur l’exposition /
SLASH / http://slash-paris.com/articles/vernissages-janvier
Vic Kirilove / http://creative.arte.tv/de/community/galerie-2248m2-silent-faces-julie-crenn
TIME OUT – Paris / http://www.timeout.fr/paris/art/silent-faces
ParisART / http://www.paris-art.com/marche-art/silent-faces/giulia-andreani-morgane-denzler/8000.html#haut
LE QUOTIDIEN DE L’ART / http://www.lequotidiendelart.com/quotidiens/2014-01-17-Quotidien-du-vendredi-17-janvier-2014.html
QDA - Giulia
QDA - Giulia 2
HIPPOCAMPE / http://www.revue-hippocampe.org/actualites/271-journal-critique-numero-15-mars-avril-2014.html
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