EXPOSITION [Commissariat] /// DOGS FROM HELL – Galerie Patricia Dorfmann

Adrien Vermont - 2015

Adrien Vermont – 2015

DOGS FROM HELL

 Du 30 janvier au 27 février 2015

Galerie Patricia Dorfmann – Paris

Commissariat / Julie Crenn

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Artistes invités /

Laura Bottereau & Marine Fiquet – Mohamed Ben Slama – Eric Corne – Damien Deroubaix – Vanessa Fanuele – Myriam Mechita – Françoise Pétrovitch – Skall – Adrien Vermont – Jean-Luc Verna – Gretel Weyer.

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Entre toutes les choses qui peuvent être contemplées sous la concavité des cieux, il ne se voit rien qui éveille plus l’esprit humain, qui ravisse plus les sens, qui épouvante plus, qui provoque chez les créatures une admiration ou une terreur plus grande que les monstres, les prodiges et les abominations par lesquelles nous voyons les œuvres de la nature renversées, mutilées et tronquées.

Pierre Boaistuau – Histoires prodigieuses (1566).

En 1946, au Mexique, Frida Kahlo peint El Venado Herido (« Le petit cerf blessé »). Une huile sur bois dont le format resserré (22 x 30 cm) rappelle celui des retablos, les peintures sur plaques de métal ou sur bois conçues comme des prières ou des offrandes. El Venado Herido est un autoportrait. L’artiste remplace le visage du cerf par son propre visage, qui se fait masque. Le corps mutant est en fuite, il est criblé de flèches. Humain et animal cohabitent en un même corps. L’amour est un chien de l’enfer.[1] Pour traduire ses émotions et donner des images à sa souffrance, Frida Kahlo puise ses références dans sa propre histoire, mais aussi dans l’iconographie catholique, l’art précolombien et la philosophie bouddhiste. Au creux de sa peinture, plusieurs terrains de réflexion s’étirent et s’entrecroisent : une approche existentialiste, une hybridation des corps et des imaginaires, la création du monstre qui alimente les dimensions métaphoriques, psychologiques et spirituelles de la scène. Au cœur des mythologies issues des différentes civilisations, les hommes et les femmes se transforment, ils prennent une forme animale pour incarner un caractère, une émotion, une pulsion ou une valeur (culturelle, morale, individuelle, critique, philosophique). Par la métamorphose et l’hybridation, la figure humaine prend une peau animale, ou inversement. En ce sens, elle revêt une apparence monstrueuse : ce que nous n’identifions pas, ce en quoi nous ne reconnaissons pas, ce qui nous échappe. Parce qu’il est une des facettes de la représentation du monstre, l’animal révèle nos peurs et notre impuissance. « Les institutions gèrent le corps et définissent ce qui est normal et pathologique. Elles élaborent au sein de la doxa les valeurs de l’admis et du rejet, du normal et de l’anormalité corporelle, du beau ou du laid, du monstrueux ou du conforme. »[2]

Myriam Méchita - 2016

Myriam Méchita – 2016

Extase, 2015, 70-100 cm, crayon sur papier

Eric Corne / Extase, 2015 70x 100 cm, crayon sur papier

La symbolique de la figure animale traverse l’histoire de l’art, des parois des cavernes jusqu’aux sculptures de Damien Hirst, en passant par les peintures de Rubens, les dessins de Kiki Smith ou les photographies de Paola Pivi. La peinture de Frida Kahlo représente le point de départ d’une réflexion sur la relation complexe qui lie l’humain et l’animal. Quelle est notre part animale ? Dogs from hell envisage la figure animale de différents points de vue mythologique, métaphorique, politique, physique et spirituel. Elle engendre des peurs, des fantasmes, des troubles ou encore des visions. Le XXIe siècle entretient une relation distancée avec l’animal, cet être étranger, qui est le plus souvent compris comme une proie, un danger ou une source alimentaire. À travers les œuvres des douze artistes invités, l’exposition nourrit différentes problématiques où la figure animale est centrale : l’enfance et le conte (Laura Bottereau & Marine Fiquet, Françoise Pétrovitch, Gretel Weyer), le monstre et ses mythes (Eric Corne, Myriam Mechita, Jean-Luc Verna, Vanessa Fanuele, Skall) et la dimension politique de la figure animale (Damien Deroubaix, Mohamed Ben Slama, Adrien Vermont). Par la personnification, la mutation et la mise en écho d’imaginaires, les artistes s’emparent des mythes fondateurs, de l’Histoire, du corps, du monstre, de l’autre et de soi pour traduire les vicissitudes de la nature humaine.

Damien DEROUBAIX World Downfall, 2014 tapisserie en 3 panneaux assemblés : fils de laine, broderie, cuir, dentelle 268 x 410 cm Pièce unique

Damien DEROUBAIX / World Downfall, 2014 Tapisserie en 3 panneaux assemblés : fils de laine, broderie, cuir, dentelle / 268 x 410 cm

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[1] Le titre de l’exposition est une adaptation du titre du recueil de poèmes de Charles Bukowski : Love is a dog from hell. Santa Rosa : Black Sparrow Books, 1977.

[2] MARTINEZ, Aurélie ; BERNAS, Steven. Images du corps monstrueux. Paris : L’Harmattan, 2011, p.9.

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DOGS FROM HELL

 Du 30 janvier au 27 février 2015 (vernissage le 30 janvier)

Galerie Patricia Dorfmann – Paris

++ Communiqué de presse

+++ PARIS-ART.COM

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PRESSE ///

+ Revue – Point Contemporain / http://pointcontemporain.com/dogs-from-hell-galerie-patricia-dorfmann

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