[EXPOSITION] ASTER ATERLA ::: Friche Belle de Mai, Marseille

Astèr Atèrla ::: Exposition collective

Artistes invité.es : Avec Mounir Allaoui, Alice Aucuit, Jack Beng-Thi, Lolita Bourdon, Catherine Boyer, Stéphanie Brossard, Jimmy Cadet, Sonia Charbonneau, Thierry Cheyrol, Cristof Dènmont, Emma Di Orio, Morgan Fache, Florans Féliks, Brandon Gercara, Hasawa, Esther Hoareau, Stéphanie Hoareau, Christian Jalma dit Pink Floyd, Jean-Claude Jolet, Kako et Stéphane Kenkle, Kid Kreol & Boogie, Jean-Marc Lacaze, Gabrielle Manglou, Masami, Anie Matois, Sanjeeyann Paléatchy, Tatiana Patchama, Tiéri Rivière, Chloé Robert, Abel Techer, Prudence Tetu, Wilhiam Zitte.

Commissariat : Julie Crenn

Dans le cadre de Un champ d’îles

En 2009, La Grande Halle de la Villette présentait dans l’exposition Kreyol Factory les œuvres de quelques 60 artistes contemporain·es qui questionnaient, du point de vue de l’imaginaire collectif et des identités, ce qui est commun et spécifique aux espaces de la créolité, avec une large place donnée aux artistes ultramarin·es.

Depuis, très peu d’événements d’envergure sont venus donner de la visibilité dans l’hexagone aux nouvelles générations d’artistes ultramarin·es. Si dans le domaine du spectacle vivant, des festivals importants comme les Zébrures d’automne à Limoges (sous la direction d’Hassane Kouyaté) ou le TOMA à la Chapelle du Verbe Incarné en Avignon (dirigé par Greg Germain) ou encore le Mois Kreyol en Ile-de-France (sous la direction de Chantal Loial) viennent ponctuer la saison culturelle en France, dans le domaine des arts visuels, aucun événement important n’existe pour renforcer la présence en France hexagonale de ces scènes en plein essor. Quelques figures, telles Julien Creuzet, Gaëlle Choisne ou Kenny Dunkan, ont certes émergé ces dernières années, mais pour la plupart, la traversée est difficile, les mobilités complexes et l’insertion dans le champ professionnel français freiné par de multiples obstacles (formation, réseaux, structuration des filières dans les territoires ultramarins, etc.). Aussi, bon nombre d’artistes ultramarin·es ont réussi à émerger en se rapprochant (et en s’y reconnaissant à bien des endroits) des grands rendez-vous de la création contemporaine du sud global, notamment du continent africain (Biennale de Dakar, Rencontres photographiques de Bamako, etc.) où la dimension afrodiasporique a, au fil des années, constitué une communauté professionnelle transnationale et solidaire.

Aujourd’hui, plusieurs initiatives travaillent à accompagner le rayonnement des scènes franco- phones et ultramarines ou plus largement des régions européennes ultrapériphériques, telles que le programme de résidence ONDES de la Cité Internationale des Arts ou le programme européen (DG Regio) Archipel.eu de l’Institut français. Parallèlement, sur les territoires, la filière se structure : FRAC, école d’art, Documents d’Artistes à la Réunion, centres d’art indépendants, galeries, etc. Une nouvelle génération d’artistes a ainsi émergé et grandi, en s’affranchissant souvent de la relation bilatérale avec l’hexagone, travaillant largement dans leur aire culturelle et géographique : les caraïbes (et par extension le continent américain) et l’océan Indien (et par extension le continent africain).

Avec le Pacte pour la visibilité des Outre-mer signé par le Ministère de la Culture et celui des Outre-mer, ce « Champ d’Îles », qui fait bien sûr référence au poème d’Edouard Glissant, pourrait s’inscrire durablement dans le calendrier de la saison culturelle de l’hexagone, avec une première édition portée par la Friche la Belle de Mai en partenariat avec le FRAC REUNION, Fraeme, le centre d’art contemporain Triangle-Astérides : deux expositions collectives, un programme de performances et de résidences ainsi que des rencontres professionnelles coordonnées par le réseau Documents d’artistes devraient poser les bases d’un rendez-vous récurrent, dont nous faisons le pari que la nécessité disparaitra avec le temps.

Alban Corbier-Labasse, Directeur Général de la Friche la Belle de Mai _

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Kako et Stéphane Kenkle, Lévtét (2022), photographie, 80 x 120 cm

Astèr Atèrla ::: Une proposition de FRAC Réunion et CCCOD Tours

Du 3 février au 2 juin 2024
Les après-midi du mercredi au dimanche

Voir le détail des infos pratiques

L’exposition Astèr Atèrla invite à une rencontre avec les œuvres d’artistes actifs et actives à La Réunion. Ici et maintenant, la trentaine d’artistes réuni·es fouillent des temporalités qui s’étirent du passé jusqu’au futur pour raconter une histoire commune, un vivant partagé. Des entrailles de l’île vers l’océan dans lequel elle s’inscrit, en passant par ses rues bétonnées, ses ravines et ses champs de canne à sucre, les artistes agissent au sein d’une géographie et d’une histoire nécessairement plurielles. 

À travers un ensemble de problématiques liées et entremêlées, ce sont les corps visibles et invisibles, humains et non humains qui sont placés au cœur d’une réflexion collective. Les corps nous mènent ainsi vers le territoire de l’histoire, de la mémoire, de la transmission, du rituel, de l’insularité, de la créolité, de la langue, de la mythologie et du vivant. Dans une perspective résolument politique, l’exposition devient le lieu de conversations avec l’île de La Réunion envisagée dans ses réalités complexes, denses et multiples.

JULIE CRENN _

Le mot du FRAC RÉUNION :::

Depuis plusieurs années le FRAC RÉUNION s’engage — dans le cadre des missions qui lui sont dévolues — à promouvoir la scène réunionnaise au régional, au national et à l’international. Le réseau que le FRAC RÉUNION s’est constitué, les partenaires auxquels il s’est associé, ont permis de construire des échanges, de renouveler les rencontres, d’amener les artistes à circuler davantage, à bénéficier de résidences, d’expositions, d’échanges critiques. Ce soutien, cet accompagnement, ces partenariats, ces éditions, ont naturellement offert une plus grande visibilité à notre scène, riche et généreuse. 

Mais, si dans notre bassin géographique la réalité et la puissance de cette création sont tout à fait identifiées, il est évident que l’isolement « au-delà des mers » interdit le plus souvent au niveau national la mise en lumière de cet ensemble. Notre volonté n’est pas de « ghettoïser » les artistes de l’île, en les identifiant comme « Réunionnais, donc d’ailleurs, donc exotiques». 

Il s’agit de faire découvrir, comprendre, appréhender, un ensemble d’œuvres de créatrices et de créateurs qui interrogent la société postcoloniale dans laquelle ils vivent, déploient des problématiques comme la migration et le déplacement, le métissage culturel, construisent une réflexion avec le vivant, sondent notre compréhension du vivre ensemble. 

Toutes et tous, jeunes diplômé·es et artistes confirmé·es, sont parties prenantes de la société française et de ses composantes, des perspectives et des intelligences qui la composent.

C’est avec cette ambition et ce parti-pris que l’Établissement public est allé sur le territoire à la rencontre de ses tutelles et de ses partenaires. Et c’est ensemble — en résonnance avec les engagements politiques et les valeurs de nos élu·es, en miroir avec la volonté du ministère de la Culture et de celui des Outre-mer, en écho avec les attentes et les besoins des artistes — que nous avons envisagé ce programme d’ampleur qui redéfinit les valeurs d’équité et de visibilité.

Proposer aux artistes de notre île que leurs œuvres soient confrontées aux regards des publics avertis de deux lieux majeurs de la scène nationale, leur donner l’opportunité de rencontrer la presse spécialisée nationale, provoquer la rencontre avec de nombreux acteurs culturels, côtoyer d’autres réflexions, autant d’enjeux que ce projet doit et va relever.

BEATRICE BINOCHE, directrice du FRAC REUNION _


VUES EXPOSITIONS ::: Crédits photos @JCLETT :::


Plus d’informations ::: https://www.lafriche.org/evenements/aster-aterla/

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PRESSE :::

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