
Extrait du texte publié dans le catalogue _
Army of us _ Contraint.es à l’engagement
Julie Crenn
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La révolte s’écrira à la fierté des marges, en rage contre l’oppression, aux paillettes de l’émancipation, parce que la lutte parfois est une fête.
Alex Tamécylia
Si les généralités sont dangereuses, un fait s’impose : il n’y a pas un endroit, pas une société sur cette planète où les femmes sont en sécurité, sont libres et bénéficient des mêmes droits que les hommes. Le patriarcat sévit partout. La pensée de la domination s’impose sur celles et ceux qu’elle désigne comme étant une “minorité”. Ce terme doit évidemment être questionné car si nous additionnons les enfant.es, les femmes, les personnes racisées, queer, incapacitées, pauvres : ce que les dominant.es nomment “minorité” est en fait la grande majorité de la population humaine. A l’écoute d’un entretien filmé de Douce Dibondo (journaliste, militante queer et afroféministe) qui, à propos d’une traduction francophone du mot blackness, parle de “la condition noire”. Elle établit un parallèle entre “la condition noire” et “la condition des femmes” pour souligner les mécanismes d’un système qui engendre des vies conditionnées. Parce que l’existence des femmes est placée sous conditions, elles sont assignées à des rôles précis, à une binarité aliénante et à des oppressions systémiques. Adèle Haenel (actrice) parle de l’intérêt de l’ordre dominant à ce “que des vies valent moins que d’autres.” Alors, les communautés asphyxiées n’ont pas d’autre choix que celui de l’engagement. Il est très rare de parler d’un art blanc, d’un art masculin, de l’art des hommes, d’un art européen ou d’un art hétérosexuel. A contrario nous sommes habitué.es aux catégories suivantes : l’art des femmes, l’art noir, l’art africain, l’art arabe ou asiatique, l’art queer ou l’art féministe. Il est exigé des artistes issu.es ces communautés asphyxiées, qu’ielles proposent un art politique, militant, provocateur et transgressif. Les artistes aux existences conditionnées seraient donc assigné.es à la lutte ? A une typologie artistique qui mènerait à une éventuelle émancipation personnelle et collective. Si l’on se concentre uniquement sur le cas des femmes : elles ont pris ces chemins politiques dès les années 1960 (et bien avant pour quelques-unes d’entre elles comme Artemisia Gentileschi, Frida Kahlo ou encore Claude Cahun et Marcel Moore). L’avènement des mouvements féministes occidentaux a engendré des pratiques artistiques militantes à travers lesquelles l’existence des femmes est incarnée, déconstruite et analysée. Un travail de longue haleine qui se poursuit encore aujourd’hui car, s’il y a des avancées, les combats sont loin d’être gagnés. […]

CONFERENCE _ 27 septembre 2025
INFORMATIONS _
- Fondation Villa Datris _ https://fondationvilladatris.fr/fondation-villa-datris/exposition/
- Catalogue _ https://fondationvilladatris.fr/catalogue/catalogue-engagees-exposition-2025/
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