En fouillant dans les souvenirs de son enfance, Erwan Venn retrouve des jouets, des disques, des motifs de papiers-peints et un autoportrait griffonné sur une feuille de cahier, où il s’exprime via une bulle de bande dessinée : « Je suis con et je m’appelle Erwan ». L’ensemble de sa pratique artistique repose sur une exploration mémorielle et sensible. Pour cela il questionne son éducation, ses fondations, ses références, tous les ingrédients d’une construction personnelle, intime. Avant de se présenter comme un artiste, il se dit dyslexique et asthmatique. Deux handicaps qui l’ont obligé à grandir dans une marge. Une périphérie familiale et sociale qu’il alimente progressivement de références alternatives : le (post)punk, la new wave, le rock, la techno et l’art. Au mainstream, il choisi les voies sinueuses de l’underground grâce auxquelles il s’affranchit d’un carcan familial où religion, traditions et secrets font loi. Rapidement, il s’inscrit dans un héritage artistique contestataire où autodérision, détournement, citations, ironie, critique, subversion dialoguent à travers des objets et des images prélevés de différents registres de lecture : le high & low se confondent. Il développe plusieurs problématiques autobiographiques en se concentrant sur les objets-souvenirs extraits de son enfance, son propre corps qu’il moule de manière fragmentée, les figures monstrueuses, la notion d’infirmité (ainsi que l’appareillage qui l’accompagne), et plus récemment sur les pages sombres de l’histoire de sa famille.
Editions Derrière la Salle de Bains / http://leseditionsderrierelasalledebains.bigcartel.com/product/collection-julie-crenn-editions-derriere-la-salle-de-bains.
Erwan Venn / http://www.erwanvenn.net/