L’artiste débute sa carrière par la peinture et le dessin, où déambulent des femmes ensanglantées, des corps hybrides et des modules habitables abstraits. Sur la toile et le papier, elle a donné forme à un univers où cohabitent l’expérience féminine, une poésie intime, une réflexion sur l’exil et le foyer. Innocence et cruauté s’articulent autour d’une conception personnelle de la féminité et du refuge. Ainsi, Cathy Burghi traite de la maternité, de la douleur et du déchirement animés par les passions humaines, elle interroge aussi l’idée de maison et d’abri. Ses dessins contiennent une certaine brutalité, non pas dans la forme, qui elle est empreinte d’une finesse et d’une subtilité piquante, mais dans ce qu’ils traduisent. Une brutalité qui va peu à peu s’estomper au fil de ses broderies. Grâce à l’aiguille, les femmes de Cathy Burghi sortent du support, les points leur une nouvelle vitalité. L’artiste tâtonne et bouscule son identité de femme, ainsi que son propre déracinement.

Le passage vers la troisième dimension s’est opéré lors de la dernière résidence de l’artiste, qui, pour cette occasion, expérimente l’installation et la sculpture. Les modules hybrides dessinés se métamorphosent en de véritables sculptures où s’active à nouveau un tiraillement entre le monde de l’enfance et la rudesse de l’âge adulte. Un balancement est ressenti entre deux pôles, deux sensibilités qui s’affrontent et s’interpellent. Cathy Burghi travaille notamment sur le concept d’habitations modulables et de formes hybrides : humaines, animales et végétales.

Julie Crenn

En ligne également : http://www.fpdv.net/article-fpdv-n-21-presente-cathy-burghi-88780086.html